Née en 1381 à Saragosse, seconde fille de Jean 1er d’Aragon suite à son remariage avec Yolande de Bar en 1380, duchesse d’Anjou, comtesse du Maine et de Provence, reine de Naples et de Jérusalem, épouse de Louis II d’Anjou, Yolande d’Aragon fut une femme d’exception méconnue de l’Histoire de France. La reine de Sicile joua un rôle de premier plan dans la politique royale dont la Maison d’Anjou-Provence constituait un rameau de la dynastie des Valois. « Eminence grise » du Conseil Royal, fine stratège, Yolande d’Aragon avait à cœur de placer, à bon escient, ses favoris. Dès 1413, son ambition première fut de marier sa fille Marie avec Charles de Ponthieu, futur Charles VII, le onzième enfant de la reine de France Isabeau de Bavière. Douée d’une intuition redoutable, la duchesse d’Anjou sut tirer profit d’événements majeurs survenus entre 1413 et 1422 : les décès mystérieux du duc de Guyenne et de son frère Jean de Touraine, la « boucherie » d’Azincourt en 1415, l’assassinat de Jean sans Peur en 1419, le maudit Traité de Troyes du 21 mai 1420 stipulant que le dauphin Charles est banni du Royaume, la mort inattendue du roi Henri V d’Angleterre le 31 août 1422, suivie du trépas du roi de France Charles VI le 21 octobre de la même année. Suite à ces épisodes tragiques, voire plus tôt, Yolande d’Aragon construira la « Fabrique » de Jehanne dite d’Arc sous l’étendard « Opération Bergère ».