« Courir des lances avec maestria, en remontrer aux Grands Officiers de la Couronne, "intimer des ordres" aux Chefs de Guerre les plus aguerris… n’est pas à la portée de la première "bergère" venue ! »
COMMENTAIRE
"Il faut bien reconnaître impartialement que si on l'utilisa, on ne lui confia ni les destinées du pays, ni celle des combats. On lui donna une bannière non un commandement. Elle fut, en somme, dans l'armée. une unité hors-rang. Pour triompher de l'ennemi, on rassembla beaucoup d'argent, de nombreuses troupes, on fondit d'énormes canons ; on forma d'irrésistibles capitaines, et déployant toutes les ressources de la diplomatie on fomenta la haine du paysan contre l'Anglais. Qu'apportait de plus la Pucelle pour augmenter la puissance de défense ?Rien qu'elle-même, c'est à dire son auréole de Princesse royale pour les initiés et sa renommée fabriquée à l'avance de fille inspirée pour le commun du peuple. Ceci explique que le roi ne lui fit jamais gloire d'avoir fait lever le siège et qu'il ne récompensera de cet exploit que le demi-frère de Jehanne, autrement dit Jean de Dunois dit Jehan le Bâtard d'Orléans, commandant en chef souverain aux côtés de La Hire, Jean II d'Alençon et de Gilles de Rais."
(Gérard Pesme, Jehanne d'Arc n'a pas été brûlée, pages 27-28, éditions Balzac, 5ème édition).